
Préparer les repas de randonnée : énergie végétale durable
La randonnée est une activité qui invite à s’évader tout en profitant de la nature. Pour certains, c’est un loisir ponctuel permettant de s’oxygéner tandis que, pour d’autres, c’est une véritable passion. Dans les deux cas, bien s’alimenter pendant l’effort est fondamental. En optant pour des repas végétariens, vous pourriez non seulement répondre aux besoins de votre corps, mais aussi adopter une démarche plus respectueuse de l’environnement. Cet article vous guidera à travers les multiples aspects de la préparation de repas de randonnée, afin de maintenir un haut niveau d’énergie grâce à l’alimentation végétale.
Comprendre les besoins nutritionnels en randonnée
Lorsque vous partez en randonnée, votre dépense calorique augmente de manière significative. Les muscles sollicités ont besoin d’énergie et de nutriments essentiels pour fonctionner correctement. Même si vous ne marchez que quelques heures, il est primordial de vous alimenter suffisamment pour éviter les baisses de régime et assurer une bonne récupération.
Les macronutriments essentiels
-
Glucides
Les glucides représentent la principale source d’énergie pour le corps. Ils peuvent provenir de céréales complètes (riz, pâtes, quinoa, avoine), de légumineuses et de féculents (pommes de terre, patates douces). En randonnée, privilégiez des sources de glucides à index glycémique modéré ou bas, comme le pain complet ou les céréales non raffinées, afin d’obtenir une libération d’énergie plus stable. -
Protéines
Dans une alimentation végétarienne, on trouve des protéines dans les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots rouges, etc.), le tofu, le tempeh, le seitan, ainsi que dans certaines graines et noix (pépins de courge, amandes, noix de cajou). Les protéines favorisent la construction et la réparation musculaires, indispensables après un effort physique prolongé. -
Lipides
Les graisses sont aussi nécessaires pour produire de l’énergie. Choisissez des lipides de bonne qualité telles que celles qui proviennent de l’huile d’olive, des avocats, des noix ou encore des graines. Les lipides contribuent également au sentiment de satiété, ce qui est important pour éviter les fringales durant la randonnée.
Les micronutriments et l’hydratation
Les micronutriments (vitamines, minéraux et oligo-éléments) jouent un rôle capital dans la performance et la récupération. Par exemple, le fer aide à transporter l’oxygène dans l’organisme, le magnésium aide à la bonne contraction musculaire et la vitamine C renforce le système immunitaire. Pensez à intégrer beaucoup de légumes et fruits riches en fibres et en antioxydants, pour contrer le stress oxydatif induit par l’effort.
Enfin, n’oubliez pas l’hydratation. L’eau est essentielle pour maintenir la température corporelle et le bon fonctionnement de l’organisme. La sensation de soif n’apparaît pas toujours immédiatement. Prévoyez donc suffisamment de liquide et n’attendez pas d’avoir soif pour boire.
Adapter ses repas en fonction du type de randonnée
Tous les itinéraires ne se ressemblent pas et les besoins caloriques varient selon la difficulté, la durée et le dénivelé de la sortie.
-
Randonnée courte (de 1 à 2 heures)
Pour une sortie de courte durée, un en-cas riche en glucides de bonne qualité et en protéines peut suffire. Par exemple un mélange de fruits secs, de noix et de graines. Il est souvent possible de partir le ventre plein après un petit-déjeuner équilibré, et de consommer ensuite une collation sur le sentier. -
Randonnée à la journée (entre 4 et 8 heures)
Les randonnées d’une journée complète nécessitent au moins un repas conséquent à midi, ainsi que des collations régulières tout au long du parcours. Vous dépenserez davantage de calories, il faudra donc porter une attention particulière à la combinaison de glucides complexes, de protéines et de lipides de qualité pour maintenir votre énergie. -
Randonnée sur plusieurs jours
Lors d’un trek de plusieurs jours, la gestion des repas devient plus complexe. Vous devez prévoir assez de nourriture pour répondre à vos besoins caloriques sans pour autant alourdir outre mesure votre sac à dos. Les aliments déshydratés, comme les soupes ou les légumes séchés, peuvent être une bonne solution pour réduire le poids et gagner de la place. Dans ce genre de randonnée, les barres énergétiques, fruits secs et légumineuses prêtes à l’emploi (par exemple sous vide) sont des alliés précieux.
Conseils pratiques pour la préparation de vos repas
Mieux vaut planifier vos repas avant de partir pour être sûr de ne rien oublier et de maintenir un certain équilibre. Voici quelques conseils pour élaborer vos menus:
-
Faire une liste des ingrédients
Avant de partir, dressez une liste précise des ingrédients nécessaires. Priorisez ceux qui apportent beaucoup d’énergie pour un poids minimum. Par exemple, les fruits secs (abricots, raisins, dattes), les noix et graines, le muesli, les légumineuses précuites, les galettes ou pains complets. -
Favoriser les aliments qui se conservent bien
Optez pour des aliments qui ne nécessitent pas forcément une réfrigération, surtout si vous partez plus de 24 heures. Les fromages à pâte dure (si vous consommez du fromage), le tofu fumé, les graines, les barres énergétiques et les mixes de noix et fruits secs sont parfaits pour ne pas craindre la chaleur. -
Assurer un bon équilibre
Même en randonnée, il ne faut pas négliger l’équilibre alimentaire. N’hésitez pas à associer céréales et légumineuses lors de vos pauses repas pour couvrir l’ensemble des acides aminés essentiels. Ajoutez-y des oléagineux pour un apport en lipides et minéraux. -
Penser à la variété de textures et de saveurs
Pour éviter la monotonie, planifiez des repas aux goûts variés. Mélangez différentes sources de protéines végétales (tofu, légumineuses, noix), assaisonnez avec des épices ou des sauces légères, emportez des petits en-cas sucrés (fruits secs, chocolat) et salés (crackers, houmous). Vous maintiendrez ainsi l’envie de manger et satisferez vos besoins nutritionnels sans frustration. -
Gérer le poids du sac
En randonnée, le poids est un paramètre essentiel. Préférez les aliments déshydratés ou sous vide et limitez les boîtes de conserve en métal, souvent lourdes. Si vous partez plusieurs jours, vous pouvez vous réapprovisionner en cours de route si vous croisez des villages ou des refuges. Ayez à portée de main les snacks et collations indispensables pour éviter de fouiller dans tout votre sac à chaque petite faim.
Exemple de menus végétariens pour une journée de randonnée
Pour concrétiser ces conseils, voici un exemple de menus sur une journée complète de randonnée. Adaptez les quantités à votre appétit, car il existe de grandes variations individuelles.
Petit-déjeuner
- Flocons d’avoine avec fruits secs (raisins, cranberries, abricots) et noix (amandes, noisettes), agrémentés de lait végétal en poudre à mélanger avec de l’eau.
- Banane ou autre fruit frais si vous avez la possibilité de le transporter.
- Thé ou tisane dans un thermos, ou juste de l’eau chaude si vous préférez voyager léger.
Cet apport en glucides complexes et en protéines (flocons d’avoine + noix) vous fournira la première dose d’énergie de la journée. Les fruits secs et frais assurent un bon apport en vitamines et en fibres.
Collation du matin
- Barre énergétique maison ou du commerce, de préférence à base de céréales complètes, de noix et de fruits secs.
- Mélange salé de crackers de blé complet et houmous si vous voulez varier (dans un petit contenant hermétique).
Il est important de manger régulièrement afin de maintenir un niveau d’énergie stable sur la durée.
Déjeuner
- Salade de quinoa avec des légumes crus (tomates cerises, concombres, poivrons), un peu de tofu fumé coupé en dés, des olives, le tout assaisonné d’une vinaigrette légère (huile d’olive, vinaigre balsamique, herbes de Provence).
- Un fruit frais facile à transporter, comme une pomme, et quelques noix.
- Eau, n’oubliez pas de continuer à boire suffisamment.
Le quinoa est riche en protéines et en glucides complexes, le tout agrémenté de légumes pour les fibres et les micronutriments. La touche d’huile d’olive apporte de la texture et des lipides de bonne qualité.
Collation de l’après-midi
- Fruits secs (dattes, figues, raisins) et graines (pépins de courge, graines de tournesol) pour une énergie rapide et un apport supplémentaire en protéines.
- Carré de chocolat noir (70% cacao ou plus) pour le plaisir et les antioxydants.
Dîner (si vous rentrez tard ou êtes en bivouac)
- Soupe déshydratée aux légumes (à préparer avec de l’eau chaude) pour un côté réconfortant et léger.
- Riz ou pâtes complètes déshydratés auxquels vous ajoutez, après cuisson, des lentilles précuites (en conserve légère ou sous vide) et un filet d’huile d’olive.
- Tisane ou thé léger pour terminer la journée en douceur.
Ce dîner est riche en glucides lents et en protéines pour reconstituer les réserves et favoriser la récupération musculaire. Si vous êtes en bivouac, penser à emporter un mini réchaud pour chauffer l’eau sera essentiel.
Astuces de conservation et de transport
La réussite de vos menus végétariens en randonnée dépend largement de votre capacité à transporter et conserver vos aliments. Voici quelques recommandations:
-
Sacs de congélation et boîtes hermétiques
Utilisez des sacs de congélation ou des boîtes hermétiques légères (en plastique ou en silicone) pour éviter que les aliments ne s’écrasent ou ne coulent. Les sacs zippés réutilisables sont pratiques pour séparer différents ingrédients (pommes de terre déjà cuites, fruits secs, légumes coupés). -
Transporter le frais séparément
Si la météo est chaude, pensez à emporter un petit sac isotherme pour conserver tofu fumé, fromages ou fruits frais qui craignent la chaleur. Ajoutez un bloc réfrigérant si nécessaire (et possible en fonction de la durée de la randonnée). -
Limiter le gaspillage
Prévoyez des portions adaptées et sachez exactement ce que vous allez consommer pour éviter de transporter inutilement des aliments lourds. Le gaspillage est du poids superflu et un manque de respect envers la nature. -
Répartir la charge
Si vous randonnez en groupe, répartissez équitablement les ingrédients (un porte les légumineuses, l’autre le riz, un troisième les ustensiles partagés). Cela permettra de réduire le poids de chaque sac et d’équilibrer au mieux la fatigue. -
Réutiliser emballages et contenants
Après avoir consommé vos repas, gardez les emballages pour transporter d’éventuels déchets, ou utilisez-les pour ranger des restes de nourriture. Votre sac sera alors plus léger tout en restant organisé.
L’importance de l’hydratation
L’alimentation n’est pas tout. Sans une bonne hydratation, votre niveau d’énergie et votre concentration chuteront rapidement. Les randonneurs négligent parfois l’eau, pensant pouvoir compenser leur fatigue uniquement par la nourriture. Pourtant, même un léger déficit hydrique a un impact sur la performance et peut provoquer crampes ou maux de tête.
Combien d’eau boire?
En général, il est conseillé de boire entre 1,5 L et 3 L par jour en fonction de l’intensité de l’effort, des conditions climatiques et de votre physiologie individuelle. Il peut être judicieux de:
- Boire régulièrement par petites gorgées au lieu d’avaler de grandes quantités d’un coup.
- Emporter au minimum 1 L d’eau par personne, pour une randonnée de quelques heures dans un climat tempéré.
- Filtrer ou purifier l’eau de source ou de rivière si vous êtes en trek de plusieurs jours. Munissez-vous d’un filtre à eau portable, de pastilles ou d’une gourde équipée d’un système de filtration.
Les boissons isotoniques
Lorsque vous transpirez, vous perdez également des sels minéraux (sodium, potassium, magnésium) indispensables pour maintenir l’équilibre hydrique et la fonction musculaire. Il peut être utile d’emporter une boisson isotonique ou d’ajouter une pincée de sel et des fruits secs (ou du jus de citron) dans votre eau pour compenser ces pertes en électrolytes.
Hydrater ses repas
Les aliments végétariens comme les fruits et les légumes frais contiennent de l’eau, ce qui peut contribuer à votre hydratation globale. Cependant, ces aliments pouvant être lourds à transporter, privilégiez plutôt l’eau dans une gourde et des plats déshydratés auxquels vous ajoutez de l’eau sur place. Vous garderez ainsi un sac relativement léger, tout en pouvant ajuster votre hydratation selon vos besoins.
Objectif écoresponsable: minimiser son impact
La randonnée est souvent réalisée dans un but de reconnexion à la nature. Il semble donc logique de limiter son impact environnemental. Voici quelques manières de contribuer:
-
Choisir des produits locaux et de saison
Non seulement ces ingrédients sont souvent plus goûteux, mais ils nécessitent moins de transport et de stockage. -
Opter pour des emballages recyclables ou réutilisables
Privilégiez l’achat en vrac pour réduire les emballages plastiques. Si vous devez en utiliser, pensez à les réutiliser pour le rangement ou le transport des déchets. -
Préférer des aliments à faible empreinte carbone
Les produits d’origine végétale ont généralement une empreinte carbone plus basse que les produits animaux. En randonnée, un choix végétarien soutient cette démarche. -
Ramasser ses déchets
Même si ce conseil est évident, il reste essentiel de repartir avec l’intégralité de ses détritus. Laissez l’environnement aussi propre qu’à votre arrivée.
Quels ustensiles emporter?
Pour cuisiner et déguster vos repas en randonnée, un minimum de matériel est requis. Toutefois, il n’est pas nécessaire de tout embarquer. Voici une liste succincte:
- Réchaud léger (si vous comptez cuisiner des plats chauds) et cartouches de gaz.
- Popote (casserole ou récipients légers en métal) pour faire chauffer l’eau et cuisiner.
- Couverts (une cuillère et une fourchette peuvent suffire, ou une spork combinant les deux).
- Gourde ou poche à eau (type CamelBak).
- Thermos pour le thé ou la soupe, en particulier si vous souhaitez garder l’eau chaude plus longtemps.
- Tasse en inox ou plastique réutilisable.
- Couteau suisse ou petit couteau pour couper vos aliments.
Veillez à nettoyer vos ustensiles dès que possible pour éviter la prolifération de bactéries et prolonger leur usage.
Gérer la récupération au retour
Même si la randonnée est terminée, votre corps continue à réclamer de bons apports nutritionnels pour se régénérer. À votre retour, privilégiez un repas riche en protéines et en glucides pour reconstituer les réserves de glycogène et participer à la réparation musculaire. Par exemple, un plat complet à base de lentilles ou de pois chiches, agrémenté de légumes verts et de céréales complètes. N’oubliez pas de boire abondamment pendant les heures qui suivent l’effort pour compenser davantage les pertes hydriques.
Si vous ressentez des courbatures le lendemain, vous pouvez recourir à des astuces telles que l’étirement doux, le massage, et l’application de chaleur pour décontracter les muscles. De plus, un apport adéquat en protéines végétales (tofu, tempeh, légumineuses) et en antioxydants (légumes à feuilles vertes, fruits rouges) aidera votre corps à récupérer rapidement.
Conclusion
Préparer ses repas de randonnée en misant sur la végétation est un excellent moyen de soutenir une démarche à la fois saine et respectueuse de l’environnement. En combinant habilement protéines végétales (tofu, légumineuses, noix), céréales complètes (avoine, riz, quinoa) et légumes variés, vous disposerez d’une énergie constante tout au long de votre parcours. N’oubliez pas l’hydratation pour préserver vos capacités physiques et mentales. Enfin, adoptez des gestes écoresponsables en limitant vos déchets et en privilégiant des produits locaux de saison.
Que vous partiez pour une courte escapade de quelques heures ou un trek de plusieurs jours, la planification de repas végétariens adaptés permet de profiter pleinement de votre aventure. Votre corps bénéficiera de nutriments de qualité et la nature appréciera votre démarche plus durable. Bon appétit et belle randonnée!