
Pourquoi devenir végétarien aujourd'hui ? Une décision pour soi, les autres et la planète
Adopter une alimentation végétarienne n’est plus une tendance marginale : en Suisse, plus de 5 % de la population se déclare aujourd’hui végétarienne et près d’un tiers se dit flexitarien1. Cette progression reflète un intérêt croissant pour une façon de manger plus saine, plus écologique et plus respectueuse du vivant.
Dans cet article, nous examinons pourquoi et comment devenir végétarien, en nous basant sur des données scientifiques récentes et en répondant aux questions les plus fréquentes.
Sommaire
- Les bienfaits pour la santé
- Les bénéfices environnementaux
- L’éthique et le bien-être animal
- Idées reçues et réponses fiables
- Conseils pratiques pour débuter
- FAQ express
- Conclusion : un pas après l’autre
Les bienfaits pour la santé
Un profil cardiométabolique plus favorable
Plusieurs méta-analyses récentes mettent en évidence une réduction significative du risque de maladies cardiovasculaires chez les végétariens23.
Comparées aux régimes omnivores riches en viande, les habitudes végétariennes se caractérisent par :
- une baisse moyenne du cholestérol total et des LDL ;
- une tension artérielle plus basse ;
- un indice de masse corporelle plus modéré.
Ces marqueurs expliquent la diminution de 15 % à 25 % du risque d’infarctus et de mortalité coronarienne observée dans les grandes cohortes internationales.
Fibre, vitamines et microbiote
Un menu dominé par les légumes, légumineuses, céréales complètes, fruits secs et oléagineux apporte naturellement plus de fibres solubles et de phytonutriments (polyphénols, caroténoïdes) ; ces composés nourrissent un microbiote intestinal diversifié, lié à un meilleur contrôle de la glycémie et de l’inflammation chronique.
Gestion du poids et prévention du diabète 2
La densité calorique plus faible des aliments végétaux non transformés facilite une satiété durable. Les études de cohorte montrent un IMC moyen inférieur d’environ 2 kg/m² chez les végétariens, ainsi qu’une réduction mesurable du risque de diabète de type 2. Remplacer protéines animales par sources végétales (lentilles, pois chiches, tofu) améliore aussi la sensibilité à l’insuline.
Les bénéfices environnementaux
Une empreinte carbone allégée
Selon l’analyse la plus complète publiée à ce jour par l’Université d’Oxford, passer à un régime végétarien réduit de 50 % à 60 % les émissions de gaz à effet de serre associées à votre assiette, tandis qu’un régime végan peut atteindre -75 %4. Les raisons principales :
- la fermentation entérique des ruminants (méthane) ;
- la déforestation pour l’élevage et la culture de soja fourrager ;
- la consommation accrue d’eau et d’énergie dans la production carnée.
Préservation des ressources et de la biodiversité
Produire 1 kg de légumineuses requiert jusqu’à 10 fois moins d’eau qu’1 kg de bœuf. Moins de pâturages et de cultures fourragères signifie plus de surfaces disponibles pour reboiser, sauvegarder les pollinisateurs et restaurer les écosystèmes naturels.
Une alimentation compatible avec les objectifs climatiques
À l’échelle suisse, l’agriculture représente près de 14 % des émissions nationales ; le simple fait de réduire la consommation de viande rouge serait un levier puissant pour atteindre la neutralité carbone 2050.
L’éthique et le bien-être animal
La question morale reste le déclic principal pour beaucoup : refuser de participer à la souffrance d’êtres sensibles élevés dans des conditions intensives. Adopter le végétarisme c’est :
- soutenir des pratiques plus respectueuses du vivant ;
- encourager les éleveurs à se tourner vers le bio ou le plein air ;
- diminuer la demande en produits issus de l’abattage.
En Suisse, les standards de protection animale sont parmi les plus élevés, mais l’élevage intensif persiste (poulets de chair, porcs). Voter avec sa fourchette reste un signal fort.
Idées reçues et réponses fiables
”On manque de protéines !”
Faux. 100 g de lentilles cuites apportent 9 g de protéines, 100 g de tofu ferme ≈ 13 g, 2 c. à s. de graines de chanvre ≈ 10 g. Un adulte moyen (0,8 g/kg/j) atteint sans effort ses apports via une combinaison de céréales complètes, légumineuses et oléagineux.
”C’est plus cher”
Pas nécessairement : les bases du placard végétarien (riz, flocons d’avoine, pois cassés, carottes, pommes, oignons) sont parmi les aliments les moins coûteux au kilo. Les produits transformés (burgers végé premium) renchérissent le panier, mais restent optionnels.
”Je vais être carencé en B12 et fer”
La vitamine B12 n’existe pas à l’état naturel dans les plantes ; les végétariens stricts (ovo-lacto exclus) doivent consommer des aliments enrichis ou un complément hebdomadaire. Le fer végétal s’absorbe mieux avec la vitamine C (persil, poivron). Un suivi médical annuel suffit.
”Mes enfants ne peuvent pas suivre”
Les sociétés de nutrition pédiatrique reconnaissent qu’un régime végétarien bien planifié convient à toutes les étapes de la vie. On veille simplement à la densité calorique (purées avec huile, purées d’oléagineux) et à la variété.
Conseils pratiques pour débuter
- Adoptez le “lundi sans viande” et observez la facilité avec laquelle vous trouvez des alternatives.
- Végétarisez vos classiques : lasagnes aux lentilles corail, chili sin carne, curry de pois chiches et patate douce.
- Remplissez votre garde-manger : riz complet, quinoa, pois chiches, haricots rouges, tofu nature, graines de tournesol.
- Faites le plein de saveurs : levure maltée, sauce soja, miso, herbes fraîches. Les omami végétaux existent !
- Privilégiez les produits locaux et de saison : ils sont plus savoureux, économiques et écologiques.
- Informez votre entourage : proposez un repas découverte, partagez les bénéfices, évitez la posture culpabilisante.
- Planifiez vos repas : un batch-cooking dominical (houmous, taboulé, dahl) facilite la semaine.
- Surveillez vos nutriments clés : B12 (complément), oméga-3 (graines de lin moulues), iode (sel iodé), D (soleil ou supplément).
FAQ express
Pourquoi devenir végétarien ?
Pour réduire votre risque de maladies cardiovasculaires, votre empreinte carbone et votre contribution à la souffrance animale — tout en découvrant de nouvelles saveurs.
Un régime végétarien couvre-t-il tous les besoins ?
Oui, s’il est varié et articulé autour de légumes, légumineuses, céréales complètes, fruits et oléagineux. Les ovo-lacto-végétariens obtiennent naturellement B12 et calcium ; les végétaliens complètent la B12.
Les performances sportives en pâtissent-elles ?
De nombreux athlètes de haut niveau (ultramarathoniens, haltérophiles) sont végétariens ou végans. L’important est la répartition des protéines et l’énergie totale.
Être flexitarien, est-ce utile ?
Chaque repas végétarien compte. Réduire de moitié votre consommation de viande rouge diminue déjà votre empreinte carbone alimentaire d’environ 35 %5.
Conclusion : un pas après l’autre
Changer son assiette peut sembler anodin, mais c’est l’un des gestes individuels les plus puissants pour sa santé, la planète et les animaux. Devenir végétarien ne se résume pas à “supprimer” ; c’est ouvrir une porte vers un univers culinaire riche, coloré, économique et convivial.
Commencez par un plat, une journée par semaine — et laissez la curiosité faire le reste. Chez vegetarien.ch, nous vous accompagnerons avec des recettes, des actualités et des réflexions pour que cette transition soit un plaisir durable.
“Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde” — Gandhi
À très bientôt pour de nouvelles découvertes gourmandes !
Références
Footnotes
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Swissveg, Enquête représentative sur les habitudes alimentaires 2024. ↩
-
Vegetarian dietary patterns and cardiovascular risk factors and outcomes, Current Atherosclerosis Reports, 2024. ↩
-
Dinu M. et al., “Vegetarian diet and ischemic heart disease: a systematic review and meta-analysis”, Nutrients, 2023. ↩
-
Carrington D., “Vegan diet massively cuts environmental damage, study shows”, The Guardian, 20 juillet 2023. ↩
-
Clark M. A. et al., “Global reduction in meat consumption necessary to meet climate goals”, Nature Food, 2023. ↩